LGBTQI - des identités à acquérir en consommant?

"La marchandisation fait des subjectivités sexuelles et de genre des identités que l'on peut acquérir en consommant. Rosemary Hennessy (1995) et Alan Sears (2005) s'intéressent à la façon dont le néolibéralisme, qui colonise en général l'ensemble des champs sociaux de manière à les rendre marchands, a investi en particulier les identités sexuelles et de genre pour en faire des ''styles de vie'' (lifestyle) qui se caractérisent par un ensemble de biens et de pratiques à acheter, à consommer de façon individuelle. Un ensemble de bars, magasins, produits, vêtements, voyages, etc. constituent un "pink market" qui participe de la construction d'une subjectivité LGBTQI reconnaissable. [...] La marchandisation des identités LGBT (mais la remarque vaut de façon bien plus générale pour la marchandisation de l'ensemble des identités - et du désir - dans le néolibéralisme) engendre de fortes inégalités : les personnes qui n'ont pas les moyens ne peuvent acquérir cette identité qui conditionne pourtant leur visibilité et leur reconnaissance. La marchandisation rend donc ''invisibles'' celles et ceux qui ne peuvent suffisamment ou correctement consommer".

Sophie Noyé, "Pour un féminisme matérialiste et queer"

Ce qui me fait penser à l'APA

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